Mardi
16 mai 2017 : Azambuja – Santarem : 32 km
Lorsque je
me réveille, il est 6 heures du matin et mes 2 colocataires ont déjà bouclé
leur sac et sont sur le point de quitter le gîte ; sur mes
précédents Caminos, je n’ai jamais
eu l’habitude de partir très tôt, mais ici, je comprends que ce sont eux qui
ont raison, car l’étape compte tout de même 32 kilomètres et surtout la météo
annonce la canicule et par conséquent tous les kilomètres parcourus « à la
fraîche » seront autant de kilomètres où l’on n’aura pas à supporter ce soleil
de plomb qui se fait sentir dès la mi-journée.
C’est la troisième et
dernière étape où nous marcherons avec le Tage à notre droite ; dès demain le Chemin quittera les rives du fleuve pour monter plein nord
vers Fatima puis Porto. Profitons bien de ce paysage, car il
est vraiment unique sur le parcours ; une spécificité due au
Tage et à la vaste plaine alluviale que ses crues ont créée.
Ici, la culture est reine et tout particulièrement celle de la tomate. C’est la période des plantations et je suis ébahi par la dimension des
parcelles, dont on a parfois beaucoup de mal à en apercevoir l’extrémité, et le
niveau de mécanisation employé ici : impressionnant,
fabuleux !
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Ici on plante les tomates |
Vers 10 heures, j’atteins
le bourg de Valada, un village rue
protégé des crues du Tage par une longue et haute digue. La
chaleur commence à se faire sentir et mes réserves d’eau ont cruellement baissé
; ici, en pleine campagne, il ne faut pas espérer trouver
le moindre robinet et je vais donc devoir gérer au mieux les quelques
centilitres qu’il me reste pour atteindre Santarem. J’aperçois au loin deux pèlerins et je presse le pas pour les rattraper : il
s’agit de François et d’une dame qu’il a rencontrée ce matin sur l’étape ; nous l’avions aperçue hier soir au restaurant, attablée à une table
voisine. Elle est Italienne et se prénomme Maria. Nous parcourons ensemble les derniers kilomètres qui nous séparent de Santarem et nous commençons à imaginer le
bonheur qui sera le nôtre quand nous découvrirons la première fontaine. En bas de la côte qui conduit à la ville, nous passons à proximité
d’une finca où une dame est en train
d’asperger un cheval à l’aide d’un tuyau d’eau. Nous
l’interpellons, lui faisons comprendre tout le bonheur que l’on aurait à subir
le même suplice que son pur-sang. Désaltérés et les
gourdes remplies nous atteignons enfin Santarem.
Pour le gîte, nous ne tenterons pas la piste bombeiros, nous trouvons un hébergement à la Casa de
la Misericordia Jean-Paul nous a rejoints ; je l’avais dépassé sans le voir alors qu’il
déjeunait sur le bas-côté du chemin.
Après la visite de la
ville, la découverte des ruelles du quartier historique ainsi que ce magnifique
jardin qui offre une superbe vue sur la plaine du Tage, nous dînons ensemble
dans un de ces restaurants qui, pour une dizaine d’euros, sert aux pèlerins un
repas complet bebida (boisson)
comprise.
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Coquelicots dans les vignes |
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Le Tage et la digue à Valada |
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Prêt pour planter les tomates |
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Dernière vue sur le Tage |
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La Casa de la Mesericordia |
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Les crues du Tage |
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Dîner avec Maria, Jean-Paul et François |
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