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Vilarinho – Barcelos

    Lundi 29 mai 2017 : Vilarinho – Barcelos : 27,5 km



   Cette nuit j’ai dû batailler avec des moustiques et, quand enfin je me suis endormi, c’est une alarme qui s’est mise à hurler. Avant de partir j’envoie un petit message à François qui reprend son boulot aujourd’hui : après avoir vagabondé tous ces jours dans la nature, loin des gens et du béton, j’imagine que lorsqu’il va sortir du métro et traverser le parvis de la Défense ça va lui paraître un peu irréel ! Bonne reprise François
  Sur les premiers kilomètres nous marchons, comme hier, sur une route coincée entre de hauts murs de pierres et lorsque 2 voitures se croisent à notre hauteur, nous ne devons notre salut qu’à la vigilance des conducteurs. Derrière ces murs, pas de richesses particulières à protéger, pas de beaux domaines viticoles comme on peut en voir dans le Bordelais, mais simplement des cultures céréalières très ordinaires, du maïs, du blé et quelques fois un rang de vigne perchée sur de hauts tuteurs de granit. 
   Nous quittons enfin la route nationale pour pénétrer dans la campagne. Depuis Porto ce n’est plus la canicule qui nous accompagne, ni même le beau temps ; le ciel est brumeux, parfois une bruine nous oblige à mettre le couvre-sac.

São Pedro de Rates

   
À São Pedro de Rates nous faisons une petite halte le temps de visiter l’église romane, une bâtisse du 12e siècle, puis poursuivons vers Barcelos que nous atteignons peu après midi. Pour la gardienne de l’albergue c’est l’heure de la pause déjeuner mais elle prend pourtant le temps de nous enregistrer et de nous installer. Obrigado senhora !
   En fait nous ne sommes pas arrivés à Barcelos mais à Barcelinhos une autre agglomération qui n’est séparée de Barcelos que par un grand pont romain enjambant le Cavado.
   Une légende, qui n’est pas sans rappeler celle du pendu-dépendu que l'on entend sur le Camino Frances au niveau de San Domingo de la Calzada, raconte que lors d'un dîner chez un riche aubergiste, l'argenterie fût dérobée. On entend parfois aussi dire également qu'un meurtre fût commis dans le village de Barcelos...

   L'accusation se porta sur un pèlerin de passage, allant à St Jacques de Compostelle.
Cet homme inconnu aux yeux de tous se retrouva accusé et sans défense. Il fut condamné à être pendu.
Pour clamer son innocence, il demanda à voir son juge avant la pendaison.
Arrivé chez le magistrat qui était en plein banquet, le pèlerin dit, en voyant un coq rôti sur une table près de lui,

"Si je suis innocent, ce coq chantera au moment où l'on me pendra !".

La cour se moqua du pèlerin et l'envoya à la potence.
Au moment où le pèlerin allait être pendu, le miracle se produisit : le coq cuit se leva et chanta.
La cour stupéfaite ne douta plus de l'innocence de l'homme.
Le magistrat couru jusqu'à la potence où il trouva le pèlerin la corde au cou.
Curieusement, le nœud coulissant de la corde ne voulait pas se serrer.
Le magistrat ordonna qu'on libère le pèlerin.
Ce même pèlerin revint, quelques années après, ériger un monument à la Vierge et à St Jacques.
Ce coq symbolise la justice, la foi et la bonne chance.

 
   Cette légende a fait du coq l’emblème de la ville et, parcourant les rues de Barcelos, on s’aperçoit qu’il trône sur toutes les places de la cité.

   Ce soir  le dîner est à prix cassé : 5 euros vin compris. Le patron insiste pour qu’on lui mette un message sur le livre d’or ; à ce prix-là, on ne peut pas lui refuser ce petit geste.









São Pedro de Rates




Le coq, emblème de Barcelos











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