Compostelle - Camino Portugais - Via Lusitana: Rubiáes

Jeudi 1^er juin 2017 : Rubiáes – Tui : 19,7 km

Ce matin il y a encore eu des départs dès 4 heures. De la folie ! Pourquoi partir si tôt si c’est pour faire la queue dès midi devant la porte d’un gîte qui n’ouvre qu’en début d’après-midi ? Et que faire jusqu’au soir dans ces villages où il n’y a rien à visiter ? Ce n’est pas encore aujourd’hui que j’aurai la réponse ! Avec Jean-Paul nous démarrons peu après 6 heures et prenons le temps de boire un café au bar du gîte. C’est encore une belle journée ensoleillée mais à mesure que nous avançons une brume épaisse s’installe dans le paysage et semble tenace ; elle ne se dissipera que dans l’après-midi. Aujourd’hui est un jour particulier ; après avoir pérégriné un peu plus de 15 jours sur les terres portugaises, nous allons passer en Espagne. Un fleuve, le Rio Minho sert de frontière naturelle entre les deux pays. Sur les rives du rio deux villes font face : l’une est portugaise : Valença l’autre espagnole : Tuy. Deux cités à la population équivalente (20 000 habitants) reliées par un grand pont métallique, œuvre de l’architecte Pelayo Mancebo disciple de Gustave Eiffel.

Gilles et André

Les fortifications de Valença laissent supposer qu’entre les deux peuples ce n’a pas toujours été le grand amour. Il est 10 heures lorsque nous quittons le sol portugais mais 11 h lorsque nous foulons la terre d’Espagne après avoir traversé le grand pont. Ce n’est pas que le pont soit si long, mais simplement la faute au décalage horaire entre les deux pays. Nous gagnons les hauteurs de Tuy pour rejoindre notre hébergement derrière la cathédrale ; comme chaque jour il y a déjà beaucoup de pèlerins qui ont déposé leur sac devant la porte et qui sont là à attendre l’ouverture du gîte. J’en connais un certain nombre pour les avoir rencontrés sur le chemin. On ne lie pas amitié avec tous mais on se reconnaît, on se salue d’un geste ou d’un regard. Avec d’autres, la relation est un peu plus forte, on échange quelques mots ou plus encore comme avec Gilles et André que nous connaissons depuis quelques étapes. Aujourd’hui je les rencontre à la terrasse d’un restaurant en train de terminer leur déjeuner : l’occasion de discuter et de piquer quelques fous rires car ils ne sont pas du genre à manquer d’humour.