Dimanche 14 mai 2017 : Lisbonne –
Alhandra 33 km
Arrivé hier en milieu de journée à Lisbonnej’ai occupé l’après-midi à
redécouvrir la ville, la magnifique place du commerce, le quartier Baixa
Pombalina avec ses rues tracées au cordeau car entièrement reconstruit après le
tremblement de terre de 1755 ; j’ai profité de la visite de la cathédrale
Santa Maria pour faire apposer le premier sello sur ma crédential.
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Cathédrale de Lisbonne |
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C’est précisément là, devant cet édifice
construit au 12e siècle, que le Chemin prend naissance pour s’achever quelque
630 km plus loin sur la place de l’Obradoiro à Saint Jacques de
Compostelle.
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Lisbonne et ses trams d'une autre époque |
Mais ce matin pour quitter la ville j’ai suivi à
la lettre les conseils du topo guide : pour éviter le parcours
fastidieux à travers les ruelles de la vieille ville, il préconise de rejoindre
le Chemin par le métro, une dizaine de kilomètres plus loin. Il est 6
heures du matin et il y a une grande animation sur les quais : pour
beaucoup de ceux qui attendent ici la prochaine rame, la nuit a été
« blanche » car depuis hier soir Lisbonne fête le titre de champion
obtenu par Benfica, son club de foot. Et pour ne pas faire dans la demi-mesure,
cette nuit le chanteur Salvador Sobral a donné au Portugal sa première victoire
au grand prix de l’Eurovision : autant de
raisons de faire la fête ! Ce matin la
chanson victorieuse « Amar Pelos Dios » passe en boucle dans
les couloirs du métro, sur les quais et même dans les voitures.
Je sors
à la station Oriente et en repérant ma première coquille j’ai confirmation que
je suis bien sur le Chemin ; ça rassure ! Ici pas de ruelles aux
petits pavés blancs, si caractéristiques de la ville, mais de larges promenades
en bord du Tage, envahies ce matin par les joggeurs du dimanche. La Tour
Vasco de Gama, puis le pont du même nom marquent la sortie de Lisbonne.
Amar
Pelos Dios
Pont Vasco de Gamma sur le Tage
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Passé ces deux édifices majestueux, ce n’est pas encore tout à
fait la campagne : il faut encore traverser Sacavem, une petit ville de
banlieue, avant de trouver enfin les chemins
de terre. La transition est assez brutale ; après les dernières maisons le
chemin s’engouffre dans une longue vallée marécageuse, infestée de moustiques. Les
avions qui passent à très basse altitude nous rappellent que nous sommes encore
tout près de Lisbonne. Seules rencontres
ici, un villageois qui coupe des cannes de bambou et plus loin un berger qui
garde ses moutons ; pour lui donner quelques instants de joie et lier
conversation je lui parle de la victoire de Benfica. Je ne connais pas le
Portugais, seulement l’espagnol, mais sur des sujets comme celui-là il n’y a
pas besoin d’avoir beaucoup de vocabulaire pour se faire comprendre !
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Peu avant midi j'atteins le petit village d’Alpriate. Comment le traverser sans remarquer les
décorations faites par les villageois : des broderies de différentes
couleurs et avec différents motifs entourent chaque tronc d’arbre. Très
beau !
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Encore une dizaine de kilomètres avant d’arriver à Alverca le terme
de ma première étape. Contrairement à mes autres pérégrinations, que ce soit sur
le Norte où sur le Camino Frances, où je
prenais soin de réserver mes hébergements à l’avance, ici sur le Chemin
Portugais, je n’ai rien prévu, laissant place à l’improvisation. J’avais lu
qu’au Portugal les pèlerins pouvaient être hébergés chez les pompiers, les bombeiros,
alors je vais essayer cette piste. Arrivant à Alverca règne une grande
animation dans le centre ville : il y a une course cycliste. J’interroge
un policier occupé à gérer la circulation pour qu’il m’indique comment
rejoindre la caserne des bombeiros ; elle est située à deux pas, j’y vais
et je tente ma chance : raté ! Dans cette ville on n’accueille plus
les pèlerins depuis quelques années ; on m’invite à poursuivre jusqu’à Alhandra
situé à 5 km où je devrais avoir davantage de chance chez leurs collègues.
Effectivement, lorsque je frappe à la porte, le pompier de garde, un gars très
aimable, m’accepte sans discuter et me fait visiter les lieux : pas le
super confort mais les locaux sont propres ; je dormirai sur un matelas
posé à même le sol dans leur immense salle de gym. Auparavant je prends le
temps de visiter la ville, un joli petit port en bordure du Tage avec des
ruelles étroites et une grande place à proximité du fleuve.
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Pont Vasco de Gamma sur le Tage
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Dolmen moderne |
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Quelques fausses notes !
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Mon dortoir , la salle de gym des bomberos (pompiers)
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Alhandra |
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Alhandra - vue générale |